Le camp des Montagnards
Epoque contemporaine
Entre Bellevaux et Noirefontaine, un camp est établi dans le but d’avoir une position sur le point culminant de Bouillon. Avant-poste du château de Bouillon et du château de Sedan, il devait empêcher la reconquête de la France après la Révolution.
La Révolution française de 1789 avait fait craquer les structures traditionnelles de la France. La Convention nationale (Assemblée révolutionnaire) avait voté l’abolition de la royauté et proclamé la république.
Pourquoi le camp des Montagnards ?
Le mot « Montagnards » apparaît au début de la Révolution et désigne d’abord un groupe d’hommes influents, et non un parti politique. Parmi les plus connus des Montagnards : Danton, Saint-Just, Camille Desmoulins, Marat, Robespierre, tous membres du club des Jacobins.
Par la suite, on a appelé Montagnards les députés siégeant à gauche de l’assemblée.
Les forces en présence côté français : l’armée du général Jean-Baptiste Jourdan et celle du général Marchand.
Jean-Baptiste Jourdan, né le 29 avril 1762, adhère avec enthousiasme aux idées révolutionnaires. Il devient capitaine de la garde nationale et participe à la campagne de Belgique. Il se distingue à Namur et devient général de brigade.
Sous ses ordres, le général Marchand, 38 ans, a de bons certificats de civisme mais peu d’instinct guerrier. Il sera en charge de la défense de Bellevaux et commandera les forces françaises en place. Après la bataille, il a dû s’expliquer sur son attitude au combat.
Côté autrichien : le général Jean-Pierre de Beaulieu. Né le 26 octobre 1725 à Lathuy dans le Brabant, il appartient à une famille de gentilshommes brabançons. Devenu général, il est placé en 1792 sur la frontière des Pays-Bas.
L’affaire de Bouillon
Le camp des Montagnards a été établi à cette époque comme poste avancé sur les hauteurs nord entre Bellevaux et Noirefontaine. Ce camp était bien fortifié. On avait construit cinq solides redoutes entourées de fossés profonds. Celles-ci étaient armées seulement de canons de petit calibre car le commandant de la place de Sedan n’avait pas voulu prêter ses grosses pièces d’artillerie.
Les derniers succès de l’armée républicaine avaient causé chez les défenseurs du camp des Montagnards un relâchement de discipline. On y buvait, on y faisait ripaille et on avait donc passé joyeusement la nuit du 29 au 30 floréal. Toutefois, les gens avisés remarquaient que le général Marchand n’allait point coucher à Noirefontaine, que les chevaux de son escorte étaient sellés et les hommes tout prêts.
Au petit matin, on entendit deux ou trois coups de fusil du côté de la redoute de droite, actuellement située aux Minières (ancienne carrière de l’époque romaine) et non loin de l’ancienne voie romaine avoisinant le village de Noirefontaine. Comme souvent les sentinelles citoyens donnaient l’alarme mal à propos, on n’y prit point garde. Quant au général Marchand, il monta immédiatement à cheval. On ne le revit plus et il ne resta plus un cavalier dans le camp. A peine était-il parti qu’un obus vint tomber dans la troisième redoute et éclata au milieu d’un faisceau de fusils, dont plusieurs firent feu d’eux-mêmes. Durant quelques minutes, la confusion régna dans tout le camp qui reçut plusieurs projectiles.
Les Autrichiens ne tirèrent plus. On ne tarda pas à distinguer des masses profondes d’habits blancs se répandre en une large ligne. La gauche s’appuyait sur Noirefontaine et la droite sur les hauteurs boisées à gauche de la cinquième redoute (route de Bellevaux). En même temps, des nuées de Uhlans galopaient de tous côtés dans les terres. Plus de doute, le camp allait être enveloppé. Dédaignant sa faible artillerie, les Autrichiens allaient monter à l’assaut. Alors ce fut un sauve-qui-peut général. Tout le monde se jeta dans les fossés, abandonnant armes, sacs et fournitures.
Seules les deux compagnies du 32e régiment et quelques sans-culottes tinrent bon et descendirent ouvrir le feu à l’avant des palissades. Le capitaine se démenait en criant « Vive la République, à moi les sans-culottes ». Debout à la gorge de la redoute, il s’épuisait à arrêter les fuyards. Vains efforts ! Les défenseurs du camp furent forcés de se rendre.
Suivirent l’avant-dernière bataille et la prise de Bouillon avec un grand nombre de victimes. Cela fut de courte durée car la nuit, les armées autrichiennes évacuèrent la ville.
D’après Charles Pilard : « Souvenirs d’un vieux sedanais ».
(Pas accessible : sur terrain privé et qui devrait faire l’objet d’autorisation).
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Les redoutes du camp
Il s’agit de cinq redoutes qui entouraient le camp des Montagnards (avant-postes) dont il ne subsiste plus que deux exemplaires.
La redoute n°2 va faire l’objet d’une mise en valeur.
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Accès vers les deux redoutes restantes
Le site en images
Accès et localisation
Site facile d’accès. le long de la Rue St Joseph entre Bellevaux et Les Hayons.
Recommandations
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