Les années de la conquête et celles de l’organisation du territoire étant passées, la paix romaine s’installa partout. Le passage de la chaussée Reims-Trèves à quelques kilomètres au nord assure le développement économique de la région. De petites et de grandes exploitations s’installent sur le plateau de Buzenol-Etalle et témoignent d’une présence romaine prospère dans la région. Bientôt ce monde connut aussi ses crises économique, politique et sociale. Celles du IIIe siècle le bouleversèrent complètement. Immigration et invasion brisèrent la sécurité dans les campagnes.

L’aristocratie foncière réaménagea en toute hâte l’antique forteresse protohistorique de Buzenol-Montauban (site classé, 02-12-1959). Ses défenses furent renforcées et adaptées aux nouvelles stratégies. Ces nouveaux fermiers aisés n’hésitèrent pas à démanteler leurs monuments funéraires et à les réutiliser dans les fondations des nouveaux murs. Ces blocs représentent des scènes de la vie quotidienne : une scène chez le drapier, la récolte par une moissonneuse, une danseuse, un repas funéraire, une leçon à l’école… Comme pour le refuge primitif, les nouvelles défenses ne servirent que d’abri momentané, le temps de laisser passer l’orage.

Le nouveau complexe défensif s’articule autour de deux points forts : le grand rempart transversal (1) et probablement une tour au sud. Le rempart est constitué d’une levée de terre rectiligne, précédée d’un fossé longeant un bourrelet. Le sommet de cette levée est couvert de pierres tandis que son noyau est formé d’un mur s’appuyant directement sur la roche. La levée est soutenue aux deux extrémités par un muret fait des blocs sculptés en relief. En bout d’éperon devait se trouver une tour rectangulaire (2). Le donjon médiéval est construit sur ses ruines. Toute la pente occidentale du promontoire est englobée dans un complexe défensif supplémentaire. Une tour semi-circulaire, soutenue par un contrefort, est érigée sur le rempart protohistorique, elle renforce l’angle de la muraille rejoignant le rempart central (3). Cette tour fut renforcée plus tard d’une seconde, également semi-circulaire. Au nord, un mur de clôture est posé sur le rempart protohistorique. Il est recoupé par l’entrée flanquée de deux bastions de défense carrés (4). 

Texte rédigé par I. Tellier. Fiche 92.14. Photos : J. Mertens et G. Focant. Pour en savoir plus : MERTENS J., 1958. Sculptures romaines de Buzenol, Bruxelles, (Archaeologia Belgica, 42).

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