Le prieuré de Conques
Moyen Âge
En 1173, le comte Louis III de Chiny confirma par charte aux moines de l’abbaye Notre-Dame d’Orval la possession de la terre de Conques, située au bord de la Semois entre Sainte-Cécile et Herbeumont. Cette donation se fit sous le règne du comte Albert (Ϯ 1162) ; le principal donateur fut Rodolphe, avoué de Longwy.
Conques (site classé, 16-12-1976) fut donc incorporé au domaine agricole de l’abbaye, qui comptait deux sortes de fermes.
Les premières (dont Conques), situées à l’écart des agglomérations, formaient ban à part, c’est-à-dire que leurs terres n’étaient pas disséminées ici et là, mais qu’elles formaient un seul bloc, habituellement même entourées de bornes et de fossés. Ces fermes étaient appelées granges et exploitées par des frères convers, institués dans ce but. Au XIIe siècle, remontent les granges de Blanchampagne, Botémont, Sur-le-Puits, Villancy, Prouilly, Conques, Le Hayon-Nordrechamp, Ugny ; au XIIIe siècle, celles de Buré, Cherves, La Caure, Moncel ; au XIVe siècle, Malval, Mandresy, Icourt ; au XVe siècle, Le Hattoy ; au XVIe siècle, Way, Buxy ; au XVIIe siècle, Magel ; au XVIIIe siècle, La Malvoisine.
Les autres fermes sont d’acquisition plus récente et exploitées par des métayers ou des locataires. Elles partageaient la condition des fermes villageoises d’autrefois, avant le regroupement des terres ; leurs bâtiments se trouvaient au sein de l’agglomération et leurs terres étaient réparties en languettes étroites et allongées dans les cultures de la communauté rurale. L’exploitation était dictée par l’assolement triennal.
Ces fermes sont celles de Prouvy et de Thonnes-les-Prés (XIIIe s.), Puilly et Blagny (XIVe s.), Fromy, Linay, Osnes, Mogues, Vaux-les-Mouzon et Giversy (XVe s.), Sachy, Sailly, Olizy, Tremblois et Thonne-le-Thil (XVI s.), Grandcourt, Avioth, Gérouville, Herbeuval, Maidy-Bas, Petit-Verneuil et Vigneul (XVIIs.), Bleid, Braumont, Flabeuville, Laferté, Noërs, Virton, Tellancourt, Saint-Mard, Lottert, Willancourt, Fresnois-la-Montagne et Breux (XVIII s.).
Conques ne resta pas longtemps une grange de l’abbaye. En 1694, l’abbé de Bentzeradt décida d’en faire une maison d’étude et de repos pour ses moines. Au début du XVIIIe siècle, on édifia les bâtiments du nouveau prieuré dont l’église, bénie le 28 août 1718.
Cinquante bornes numérotées dont la première portait le millésime 1740 et dont chacune était marquée de la crosse abbatiale du côté de Conques et de la lettre R (Rochefort) de l’autre, furent dénombrées et notées sur la carte de 1767.
De l’ensemble, il ne reste que le prieuré, la cense ainsi que le moulin. Après avoir été le refuge de la communauté bénédictine de Saint-Wandrille au début de ce siècle, Conques est actuellement une hôtellerie de renom.
Texte rédigé par I. Tellier. Fiche 92.4. Photos : P. Gillet, G. Focant (carte postale : coll. J.-M. Lamotte). Pour en savoir plus : (COLLECTIF), 1970. Orval, Neuf siècles d’histoire, cat. expo. de l’Abbaye d’Orval, Orval, p. 160.
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