La « Maison de Fief » d'Azy
Moyen Âge
Situé au bord d’une terrasse dominant la Semois, le château d’Azy a été construit sur une plate-forme de 22 m de côté, entièrement entourée de douves (1) contenues à l’ouest et au sud par des digues. Une source alimentait les habitants en eau claire et le surplus s’écoulait dans les fossés. Dans la résidence (2), deux cheminées meublaient deux pièces habitées, du moins au rez-de-chaussée. Les sols de celles-ci, seuls conservés, sont faits de galets et de petites dalles de moellons de calcaire. Au nord, de l’autre côté du chemin, la tradition populaire situe la ferme du château (3). Le site serait donc classique : une cour et une basse-cour, soit le château et la ferme. L’existence de douves, l’emploi de la pierre – matériau qui dans l’habitat local ne s’est généralisé qu’à partir du XVIIIe siècle – et l’épaisseur importante des murs soulignent le caractère défensif de l’édifice.
Le fief d’Azy – domaine noble qu’un vassal reçoit d’un seigneur – serait né de la fusion de deux fiefs distincts à l’origine : le « Grand Gagnage » et le fief « de Madame de Rodemack ». Les archives sont peu explicites sur son origine et son développement ; cependant son existence est attestée au moins depuis 1429. L’abandon du site se situe pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648). Les objets retrouvés éclairent quelque peu les périodes successives d’occupation. Un denier de Thibaud IV (1201-1253) et un fond de vase fabriqué à Andenne au XIIe siècle ou au XIIIe siècle et un autre du XIVe siècle sont les témoignages des occupations les plus anciennes. Les autres objets datent pour la plupart du XVIIe siècle : grès de Bouffioulx, double de Frédéric-Maurice de la Tour d’Auvergne, duc de Bouillon (1630), double tournois frappé à Cugnon par Jean-Théodore de Löwenstein (1635), mécanisme de poire à poudre, carreau d’arbalète, céramique décorée à la barbotine. Tous ces objets ont été abandonnés suite à l’incendie qui détruisit entièrement le château.
Texte résumé par I. Tellier. Fiche n° 93.15. Photos : A. Matthys. Pour en savoir plus : MATTHYS A. et HOSSEY G., 1976. La maison de fief d’Azy (Chassepierre). In : Conspectus MCMLXXV, Bruxelles, (Archaeologia Belgica, 186), p. 119-123.
Le site en images
Accès et localisation
N’est plus visible, sur terrain privé.
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