Le « Tchèté d'la Rotche »

Moyen Âge

Le « Tchèté d’la Rotche » (château de la roche) est construit sur un piton rocheux qui domine le confluent de deux ruisseaux dont le principal, le ruisseau de Membre, suit la route actuelle pour se jeter dans la Semois au village du même nom. Les bâtisseurs ont choisi ce site naturellement défendu à proximité de la voie romaine Reims-Cologne et il semblerait qu’ils l’aient détournée afin qu’elle passe au pied du château.

Trois châteaux différents ont été construits sur le site entre 750 et 1100.

Vers 750, un rempart de pierres sèches et de poteaux de bois, large de 2 m, protège le sommet du rocher où s’élevaient des bâtiments en bois (1). Au nord, au pied de la butte, quatre levées de terre parallèles et autant de fossés protègent le site.

Ensuite, à la fin du Xe siècle ou avant 1050, le rempart est complètement démonté. On installe au sommet un donjon en bois de 10 m de côté ; il abritait au moins quatre étages (2). A côté du donjon se trouvaient la cuisine (3) et la citerne (4). Le tout était entouré d’une palissade. Tout cet ensemble fut ravagé par un terrible incendie. A l’est et au sud, en contrebas, les pentes étaient encloses dans une autre palissade entourant probablement une basse-cour (5).

Dans la troisième et dernière phase d’occupation, un donjon de pierre occupe le sommet et comprend trois parties. L’allia (6), affectée à la résidence, prend la place de l’ancienne tour en bois. Une tour dominante (7), au nord, remplit les fonctions d’accueil et de réserve. A l’est, une cour ouverte abrite une citerne là où autrefois se trouvait la cuisine.

Pour renforcer la défense du château, des fossés (8) sont creusés autour du piton. Ils se développent comme des douves étagées en quatre bassins. Les pentes encloses, à l’est du château, se couvrent d’au moins sept constructions en bois : une fonderie (9), un atelier d’artisan du cuir (10) ou bourrelier et un atelier où l’on travaillait l’os et le bois de cervidés (11). La basse-cour agricole s’étend au nord du château.

Les gros blocs de rochers, que l’on peut voir actuellement dans les fossés, se sont détachés du sommet après la destruction du château.

Aucun document sur l’histoire du château n’a encore été retrouvé ; toutefois, il est certain que le site a été abandonné vers 1100, probablement à la suite de la vente du domaine de Bouillon – dont Sugny faisait partie – par Godefroid de Bouillon à Otbert, l’évêque de Liège.

Le matériel archéologique retrouvé sur le site rassemble de nombreux objets dont le plus étonnant est une fibule circulaire en étain, datée vers l’an 1000. La bourrellerie est illustrée par des fragments de harnais et de ceinturons, des lames de couteaux, un marteau… On y a également retrouvé un dépôt de fers à cheval usagés et brisés. Des pions de jeux en corne, une broche et des poinçons en os de même que des extrémités de bois de cerf travaillées ont été retrouvés dans l’atelier (11).

Texte résumé par I. Tellier.  Pour en savoir plus : MATTHYS A., 1991. Les fortifications du 11e siècle entre Lesse et Semois. In : BÖHME H.W., édit., Burgen der Salierzeit, I, Sigmaringen, Jan Thorbecke Verlag, (Römisch-Germanisches Zentralmuseum, Forschungsinstitut für Vor- und Frühgeschichte, Monographien, 25), p. 225-280.

Ce site a été entretenu par l’ASBL S.A.S. jusqu’en 2020.

 

Le site en images

Accès et localisation

 Fait partie de la balade 51 au départ de Sugny.

Site facile d’accès.

Recommandations

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FOUILLES INTERDITES

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