Le mot du Bourgmestre

S’intéresser aux vestiges du passé permet de restituer l’histoire des sociétés humaines, de leurs milieux et de leurs interactions…

A Vresse-sur-Semois, commune la plus verte de Belgique, il n’existe pas moins de sept sites archéologiques dont le plus connu est probablement le Tchèté d’la Rotche (château de la Roche en dialecte champenois), situé le long de la nationale Membre-Sugny, non loin de la route romaine Reims-Cologne.

Ce site a été fouillé par Monsieur Matthys et son équipe dans les années 1980 et les objets ainsi découverts furent exposés pendant des années dans l’ancien Centre Touristique et Culturel de Vresse (l’actuelle maison communale). Des silex d’époque néolithique et du matériel gallo-romain découverts lors de ces fouilles attestent d’une occupation très ancienne du site.
Même s’il n’en reste pratiquement rien, les archéologues ont trouvé suffisamment d’éléments pour en reconstituer une maquette qu’on peut voir dans un important musée de Mayence en Allemagne.

Les ruines du Tchèté d’la Rotche de Sugny étaient connues pour être le lieu de rendez-vous des sorcières des environs qui venaient y célébrer leur sabbat. Quatre d’entre elles furent jugées et condamnées à mort en 1657. Le Procès des Sorcières, joué à Sugny à la Pentecôte, relate ce fait tragique.

Les nombreux méandres allongés de la Basse-Semois, souvent développés autour d’éperons, sont autant de facteurs d’une défense naturelle favorable à l’établissement de fortifications de toutes natures.

Outre le Tchèté d’la Rotche, il existe bien d’autres sites fortifiés sur le territoire vressois ainsi que des chemins anciens, comme la « chaussée romaine » et la « Mosae via » (voie de la Meuse) qui venait des hauteurs de Sugny pour franchir la rivière à Mouzaive.

Pourquoi l’homme cherche-t-il à retrouver des traces matérielles de son histoire et à établir un lien entre des périodes reculées et celle où il vit ? Quels sont les motifs qui le poussent à agir de la sorte ?
Autant de questions à méditer… lors d’une balade en forêt à la découverte de ce patrimoine archéologique.

Au nom des Vressois, je remercie les bénévoles de la S.A.S. pour leur travail de sauvegarde, mise en valeur et promotion des sites archéologiques du bassin de la Semois.

Arnaud ALLARD
Bourgmestre de VRESSE-SUR-SEMOIS